Un milliard d’euros de dividendes pour la famille Mulliez, actionnaire de Decathlon et Auchan
Écrit par Admin le 30 novembre 2024
Une source proche de la direction de Decathlon a indiqué à l’AFP que ce montant correspondait « à une distribution des réserves accumulées au sein de l’entreprise au fil du temps par les actionnaires ». « Elle est distribuée à l’ensemble des actionnaires dont les plus de 60 000 collaborateurs de l’entreprise », poursuit cette source.
L’enseigne de sports Decathlon va verser à son actionnaire l’association familiale Mulliez (AFM), qui détient aussi le distributeur Auchan où près de 2 400 emplois sont menacés, un milliard d’euros de dividendes au titre de l’exercice 2024, ont indiqué deux syndicats vendredi.
« Pas d’argent pour les négociations seniors, la mutuelle ou les NAO », négociations annuelles obligatoires, mais dans le même temps « les actionnaires familiaux ponctionnent un milliard d’euros de dividendes » au titre de 2024, a déploré sur sa page Facebook le premier syndicat, la CFTC.
Un appel à la grève de la CFDT
« La CFDT Décathlon est sous le choc de l’annonce de ce matin en comité de groupe Décathlon : un milliard d’euros de dividendes seront versés dès lundi aux actionnaires de l’association familiale Mulliez (AFM) au titre de l’année 2024 », s’indigne de son côté la CFDT.
La CFDT juge ce versement de dividendes « inacceptable » et appelle les salariés à la grève le 7 décembre prochain. « Alors que les objectifs de l’année 2024 ne seront pas atteints malgré les J.O de Paris 2024 et que la surface des magasins ne cesse d’être réduite pour diminuer les coûts, de tels dividendes sont hors-sol pour la CFDT Décathlon.
L’AFM n’a pas souhaité faire de commentaire.
Près de 2 400 emplois menacés chez Auchan
L’annonce survient alors qu’une autre enseigne de la galaxie Mulliez, le distributeur alimentaire Auchan, a annoncé un plan social d’ampleur, menaçant un total de 2 389 emplois et prévoyant notamment la fermeture d’une dizaine de magasins et de trois entrepôts.
La fédération des services CFDT avait demandé que des propositions de reclassements soient faites dans d’autres sociétés de la galaxie Mulliez, comme Leroy Merlin ou Decathlon.
Leroy Merlin a aussi procédé à une rupture conventionnelle collective ces derniers mois dans son siège de Lezennes, dans la banlieue lilloise, entraînant le départ de 130 collaborateurs, a indiqué l’enseigne à l’AFP vendredi, confirmant des informations des Echos.
La CFDT demande l’ouverture d’une commission d’enquête
L’« empire » Mulliez n’est pas « un groupe à proprement parler », mais « une galaxie d’entreprises ayant en commun d’être contrôlées par les membres de l’association familiale Mulliez (AFM) », explique sur son site Bertrand Gobin, auteur du livre La face cachée de l’empire Mulliez. Parmi ces enseignes, Kiabi, Flunch, Boulanger ou Norauto.
La CFDT a en outre pris la plume cette semaine pour demander aux parlementaires notamment de créer une commission d’enquête « afin de pouvoir réellement comprendre à quoi l’argent public a été utilisé » par les différentes enseignes de l’AFM, selon un courrier consulté par l’AFP. Le Premier ministre Michel Barnier avait pris la parole sur le sujet, assurant vouloir « savoir » ce que les entreprises comme Auchan et Michelin (où deux usines et plus de 1 200 salariés sont menacés) ont fait « de l’argent public qu’on leur a donné ».
« La réduction de charges annuelle de 83 millions accordée au titre du CICE entre les années 2013 et 2018 a été intégralement utilisée pour les objectifs ciblés par ce dispositif », a réagi Auchan, en mettant en avant la redistribution « du pouvoir d’achat à ses collaborateurs via la prime de progrès et la participation. »
Info LM / AFP