Seine-et-Marne : un père et son fils exécutés dans la communauté de gens du voyage

Les deux hommes ont été tués par balle mercredi soir devant leur domicile de l’avenue des Îles à Chelles (Seine-et-Marne). La piste de la vengeance tient la corde dans la mesure où un autre assassinat y avait été commis l’an dernier.

Vendetta dans la communauté des gens du voyage à Chelles (Seine-et-Marne). Un père et son fils, âgés de 37 et 64 ans, ont été tués par balles, mercredi soir, devant leur domicile de l’avenue des Îles. Vers 21 heures, les forces de l’ordre sont appelées par des riverains qui ont entendu des coups de feu et vu une berline noire prendre la fuite. Lorsque les fonctionnaires arrivent sur place, les pompiers et la police municipale s’affairent déjà sur les lieux.

Les deux hommes ont été surpris par un ou des tireurs devant leur domicile, situé vers le fond de la rue en impasse. Le fils a été touché de quatre balles, au bras gauche, à la gorge, au côté gauche et à la poitrine. Le trentenaire est porté dans le fourgon du Samu afin d’être stabilisé. En vain, le médecin déclare officiellement son décès un peu avant 23 heures.

Une centaine de personnes s’est rassemblée
Le sexagénaire a reçu une balle en haut de la cuisse droite. Le projectile serait ressorti au-dessus de la hanche gauche. Le blessé est encore en vie et il est conduit à l’hôpital Henri-Mondor à Créteil (Val-de-Marne) pour y être opéré. Malgré les efforts de l’équipe médicale, il a rendu son dernier souffle à 1h20.

Dans ce quartier excentré, situé entre le canal de Chelles et la rivière Marne, à la pointe ouest du stade nautique olympique de Vaires-sur-Marne, est installée une importante communauté de gens du voyage sédentarisés. Mercredi soir, après les faits, une centaine de personnes s’est rassemblée dans un fort climat de tension. Raison pour laquelle des patrouilles de police sont arrivées en renfort de tout le département. Même la CRS 8, spécialisée dans les violences urbaines, a été déployée dans le quartier.

Les techniciens de la police scientifique ont collecté les traces et indices avant de mettre la main sur une dizaine de douilles provenant d’un pistolet automatique de calibre 9 mm. Le parquet de Meaux était représenté sur place mercredi soir par une vice-procureure de la République.

L’an dernier, un autre assassinat dans la même rue
D’importants moyens policiers travaillent à la résolution de cette double exécution dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Meaux pour « assassinats et détention d’armes de catégorie A ou B ». Le service interdépartemental de la police judiciaire de Seine-et-Marne (SIPJ 77) et la brigade criminelle de Versailles sont chargés de mener les investigations dans cette affaire, qui s’avèrent complexes en raison de l’omerta régnant dans le quartier et également compte tenu du climat de vengeance qui plane entre certaines familles dans le secteur. D’autant que, selon nos informations, elles sont apparentées les unes avec les autres.

Pour l’heure, aucune piste n’est privilégiée et aucune interpellation n’a eu lieu. Les autopsies des deux corps ont eu lieu ce jeudi.

Il y a quatorze mois déjà, un homme de 54 ans avait été abattu d’une seule balle de 9 mm, le 21 janvier 2023, dans des circonstances similaires et devant la même adresse. Un suspect, âgé de 39 ans, avait été mis en examen un mois plus tard. Il avait formellement nié avoir participé à cette exécution, jurant qu’il était chez lui au moment du drame. L’étude de sa téléphonie prouverait le contraire. Selon nos informations, les deux hommes se seraient disputés au téléphone, avant que le prévenu ne tende un guet-apens à la victime.

Ce jeudi soir, des renforts de police devaient être mobilisés en prévention d’éventuelles représailles.

Info LM / AFP