Les travailleurs de LIDL en grève partout en France

A l’appel d’une intersyndicale large, les salariés de LIDL ont lancé un mouvement de grève inédit, ce vendredi 7 février, pour obtenir des augmentations de salaires dignes et s’opposer à l’ouverture des magasins le dimanche.

Sur le plan local à Istres dans les Bouches-du-Rhône des salaires manifestant à l’entrée du magasin, interrogé sur le plan local la direction n’a pas souhaité donner plus de détail en renvoyant le problème sur le plan national.  » Il semble que la direction ait une approche centralisée de la gestion du conflit.  »

Sur le plain national
Des chariots qui bloquent les entrées, des feux de palettes autour desquels les grévistes se réchauffent, voilà les scènes auxquelles on pouvait assister dès l’aube devant plus de 150 magasins de l’enseigne LIDL partout en France, ce vendredi 7 février. Dans le cadre de la grève nationale illimitée lancée à l’initiative d’une intersyndicale large (CFTC, CGT, CFDT, FO-FGTA et SNCDD CFE-CGC) les salariés bloquaient également les entrepôts, dont plus de 20 sur les 26 ont été impactés, empêchant toute entrée et sortie de marchandises. L’UNSA, syndicat majoritaire, ne participe pas au mouvement.

Cette mobilisation s’inscrit dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) : aucun accord n’a été trouvé entre la direction de LIDL et les syndicats lors de la réunion, organisée le mercredi 5 février. Thierry Chanterenne, délégué syndical central de la CGT-Lidl expliquait au journal Le Monde que les représentants syndicaux demandaient « une augmentation de 2 % pour tous les salariés. La direction, elle, est restée sur + 1,2 %. Même pas au niveau de l’inflation ! ».

En plus des augmentations de salaires, les syndicats réclament de meilleures conditions de travail. Alors que près de 2 200 salariés ont quitté l’entreprise sans être remplacés depuis 2022, d’après les syndicats, les cadences et les reports de charges sont toujours plus importants pour les travailleurs restants. A cela s’ajoute l’opposition des syndicats à la volonté de la direction de généraliser le travail le dimanche à tous les magasins, à partir du 1er juin. Actuellement, seule la moitié des magasins sont ouverts le dimanche. L’annonce, qui prévoit une majoration de 50 % pour les heures travaillées, le dimanche, a été faite en janvier et suscite l’indignation, tout comme la possibilité d’une augmentation du nombre de jours fériés travaillés.

Cette situation dégradée est d’autant plus inquiétante que LIDL a adopté un modèle d’organisation déjà très intense et éprouvant pour les travailleurs. « On fait tout. On doit s’occuper de la caisse, de la boulangerie, du surgelé. On le sait qu’on doit être polyvalent quand on signe le contrat. Mais on n’est pas assez. On en peut plus, on est toutes fatiguées », déclare une salariée d’un magasin de Carignan. Les travailleurs de LIDL sont en colère contre une direction qui ne vise que la rentabilité et la performance et qui voit les salariés comme une variable d’ajustement. Alors que l’enseigne a perdu des parts de marché depuis le début de la crise inflationniste, les attaques vont se poursuivre et il y a urgence à se mobiliser.

A Carignan, Saint-Etienne, Brive, Béziers, et dans bien d’autres villes, l’appel de l’intersyndicale a été suivi et de très nombreux salariés ont participé au blocage de leur lieu de travail. Cette mobilisation va dans le bon sens en proposant une grève large pour imposer des revendications à la direction de LIDL. Pour y parvenir, il est important d’amplifier ce mouvement et de rallier l’ensemble des travailleurs de l’entreprise à la grève.

Info LM / AFP