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Le gaspillage alimentaire, un coût annuel de 16 milliards d’euros en France ?

Écrit par le 20 novembre 2022

Le député Renaissance Karl Olive dépose une nouvelle proposition de loi pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
Il met en avant un coût annuel de 16 milliards d’euros, assure-t-il.

Un chiffre fiable, qui provient d’une étude de l’Ademe remontant à 2016.
En France, des lois existent déjà pour tenter de réduire le gaspillage alimentaire. Un arsenal législatif que le député de la majorité Karl Olive souhaite enrichir. Il soumet ainsi une proposition de loi afin de rehausser nos ambitions en la matière : “La loi Garot de 2016 est une très belle loi, mais je pense qu’on peut aller plus loin”, a-t-il assuré au JDD. “Il faut pousser le curseur si l’on veut atteindre notre objectif : diminuer de moitié le gaspillage alimentaire d’ici à 2030”, renchérit-il.

De passage sur le plateau de BFMTV, l’élu des Yvelines a défendu sa position et mis en avant un chiffre marquant : le gaspillage “coûte 16 milliards par an en France”, a-t-il insisté (séquence visible ici), de quoi justifier de nouvelles mesures. Un montant qui interpelle, mais dont on retrouve la trace dans une étude très sérieuse.

Les particuliers, loin d’être les seuls concernés
Sur son site, le ministère de la Transition écologique rapporte “les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros”. Si cela semble étayer les propos de Karl Olive, c’est vers la source originelle de ce chiffre qu’il faut se tourner pour en savoir plus et l’analyser en détails. En effet, ce n’est pas le ministère qui a directement évalué le montant en question, mais une agence publique, l’Ademe. En charge de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, elle a réalisé en 2016 une vaste étude visant à “qualifier et quantifier les pertes et gaspillages alimentaires dans les principales filières de l’alimentation et sur l’ensemble des étapes, de la production à la consommation”. Un travail qui cherchait en parallèle à “identifier des initiatives et des pistes de réduction des pertes et gaspillages alimentaires”.

Qu’apprend-on à la lecture du rapport final ? Que “10 millions de tonnes de produits alimentaires sont détournés chaque année de l’alimentation humaine”. Des volumes énormes, au coût tout aussi important. “La valeur théorique de ces produits, s’ils étaient valorisés en alimentation humaine, est évaluée à 16 milliards d’euros”, assure l’Ademe. On retombe ici sur les données avancées par le député Renaissance.

Dans le détail, on apprend que les pertes se répartissent à plusieurs étapes de la chaîne de production et de consommation. 32% en phase de production, 21 % en phase de transformation, 14 % en phase de distribution, et enfin 33 % en phase de consommation. Le consommateur n’est donc pas le seul incriminé, puisqu’une partie du gaspillage intervient en amont des achats. Un graphique montre par ailleurs de quelle manière la valeur des pertes se répartit au fil de la chaîne.

La fiabilité de ces estimations n’est aujourd’hui pas remise en cause. L’étude, précise l’Ademe, est “basée sur l’interrogation et le recueil de données auprès de 570 acteurs intervenant dans les différentes filières de l’alimentation, aux stades de la production, transformation, distribution et de la consommation”. De quoi porter un regard objectif sur la situation. Tout juste, faut-il rappeler que les chiffres à notre disposition datent de plusieurs années déjà. S’il paraît peu probable que des évolutions majeures soient intervenues, les chiffres pourraient néanmoins se révéler légèrement différents si une telle étude était reproduite à l’heure actuelle.

Bien que les particuliers ne soient pas les seuls à pouvoir agir contre le gaspillage alimentaire, il faut souligner qu’il “représente 30 kg par personne et par an de pertes et gaspillages au foyer”, dont “7 kg de déchets alimentaires non consommés encore emballés”.

Info LM / AFP