Inaugurée, la nouvelle bretelle Schloesing à Marseille

Première étape d’un vaste réaménagement aux abords du parc du 26e Centenaire, la nouvelle bretelle Schloesing a été inaugurée et devrait être mise en service ce samedi 7 octobre.
« Après des années de débats, nous y sommes ». La maire des 9/10, Anne-Marie d’Estienne d’Orves (DVD), ne cache pas sa satisfaction à l’inauguration de la bretelle Schloesing ce 3 octobre 2023. Au terme d’un peu plus de trois années de travaux et 100 millions d’euros d’investissement, la Société Marseillaise du Tunnel Prado Carénage (SMTPC), maître d’ouvrage, a dévoilé le nouveau tunnel flambant neuf que les Marseillais devraient pouvoir emprunter en voiture dès le 7 octobre.

Cette bretelle souterraine, de 845 mètres de long, permettra alors de relier rapidement, et gratuitement, le boulevard Schloesing à l’autoroute A50 et au tunnel Prado Carénage, via le Prado Sud. Sa création a entraîné la suppression des passerelles Rabatau et Schloesing, dans la perspective de prolonger la ligne de tramway T3 jusqu’à la Gaye.

Pierre Rimattei, le président de la SMTPC, se félicite de voir aboutir ce chantier qui a nécessité « beaucoup de persuasions » et le montage d’un « dossier complexe ». En 2016, le préfet avait en effet retoqué l’allongement de 11 ans de la concession de la Métropole à la SMTPC en contrepartie de la prise en charge des travaux, avant de finalement valider une nouvelle proposition de montage financier deux années plus tard, accordant un allongement de la concession de 7 ans et 4 mois. La Commission européenne avait ensuite donné son aval à la fin de l’année 2019.

Accusé d’être « un aspirateur à voitures », le projet a également essuyé de nombreuses critiques de la part de l’opposition municipale de gauche de l’époque. « On pourrait se dire que c’est bizarre qu’une présidente de métropole qui pousse pour les mobilités douces inaugure un tunnel destinés aux voitures, ironise Martine Vassal. Mais cet ouvrage était indispensable. Personne ne regrettera, je pense, les passerelles qui étaient abominables ». Une disparition éclair « en 50 heures seulement », précise Jérôme Havard, directeur général de la SMTPC.

Si l’ouvrage doit permettre de fluidifier la circulation sous terre, il a aussi pour objectif d’apaiser les déplacements en surface. En désengorgeant le nœud routier au croisement de l’avenue Jules Cantini et des boulevards Schloesing et Rabatau, il doit permettre au tramway de se frayer un chemin vers le Sud, en parallèle du développement des mobilités douces.

La réalisation du tunnel souterrain a cependant laissé des traces en surface, en amputant une partie du parc du 26e Centenaire. La SMTPC assure qu’elle travaille en étroite collaboration avec les collectivités pour l’intégration paysagère de l’ouvrage.

« Le parc doit retrouver toutes ses fonctionnalités » promet l’entreprise qui s’appuie notamment sur l’expertise du cabinet d’architecture marseillais Rougerie+Tangram. L’utilisation d’espèces végétales locales sera privilégiée pour la reconstitution du site. Les cheminements piétons seront également rouverts et « le belvédère et le chemin haut pour les personnes à mobilité réduite seront restitués ».

Sous terre, tout est prêt en revanche pour accueillir les automobilistes. « Nous n’attendons plus que l’arrêté de la municipalité pour une ouverture, normalement, dès ce 7 octobre », conclut la présidente de la Métropole, qui se dit « confiante » concernant ce délai.

Info LM / AFP