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Des migrants évacués à Paris et transférés à Marseille

Écrit par le 7 septembre 2023

Une partie des demandeurs d’asile et des réfugiés sans solutions d’hébergement en Île-de-France sont envoyés vers Marseille avant d’être dispatchés dans la région

Mardi, un campement informel établi sous le métro aérien était évacué, dans le quartier de Stalingrad à Paris. Près de 500 personnes, principalement originaires d’Afghanistan et de la Corne de l’Afrique, étaient alors « mises à l’abri » avec « le concours opérationnel de la préfecture de police », selon un communiqué de la préfecture d’Île-de-France relayé par l’AFP. Un événement qui prend une tournure marseillaise puisque cette même source indique que sur les 448 migrants évacués, 93 ont été « pris en charge et orientés vers des structures d’accueil temporaires en région », avec des transferts directs en autocars vers Bordeaux et Marseille.

Ce type d’opération n’est pas une première puisque depuis le printemps, plusieurs transferts de la sorte ont eu lieu. « C’est un dispositif de réorientation de personnes sans-abri depuis Paris vers plusieurs villes de France, dont Marseille, qui fonctionne depuis plus de deux mois, détaille la préfecture des Bouches-du-Rhône. À Marseille, un site adapté a été identifié pour accueillir 50 personnes par mois, le temps de leur évaluation administrative et sanitaire. Elles sont réorientées vers les établissements adaptés de Paca. »

Un « site adapté » situé à la Capelette (10e) et géré par Adoma, entreprise spécialisée dans l’hébergement des personnes en difficulté. Ce « sas régional » n’est donc pas un lieu d’hébergement durable et doit simplement permettre d’établir une évaluation sanitaire et administrative des évacués, avant de les dispatcher, selon leurs droits, aux quatre coins de la région : dans des Cada (centre d’accueil pour demandeurs d’asile) ou des Huda (hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile) par exemple. Contactés hier, les personnels d’Adoma expliquaient procéder actuellement au recensement de 43 nouvelles entrées dans le « sas » marseillais.

Si l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) permet le déplacement des demandeurs d’asile et des réfugiés sur tout le territoire national, ces transferts collectifs en car semblent revêtir un caractère inédit. « Certains dispositifs pouvaient déjà conduire à des transferts en région, avec la mise à disposition de billet de train. Mais on était sur un accompagnement individualisé, commente Christine Ponsin, vice président de la fédération des acteurs de la solidarité et employé au Cada Jane-Pannier. Ici, même si Adoma semble faire le travail, on a peu de visions sur l’efficacité du dispositif. On aurait affaire à beaucoup d’hommes isolés, réfugiés ou en demande d’asile dont assez peu seraient déboutées, avec des arrivées toutes les trois semaines environ… Ils consentent à ce transfert pour ne pas interrompre leur accompagnement et se retrouver sans solution. Certains ont été envoyés vers Digne, l’hébergement à Marseille étant déjà sous pression. »

Info LM / AFP