Assurance chômage : en commission, les députés se prononcent contre la réforme
Écrit par Admin le 5 juin 2024
Des syndicats et plusieurs partis de gauche se sont vivement opposé, hier, contre cette réforme de l’assurance chômage.
Les députés se sont prononcés mercredi en commission contre la réforme de l’assurance chômage voulue par le gouvernement, en soutenant un texte symbolique du groupe indépendant Liot, attendu dans l’hémicycle le 13 juin.
Adoptée en commission à quatre jours des élections européennes, la proposition Liot veut notamment inscrire dans la loi les 18 mois d’indemnisation des chômeurs. Elle a rassemblé les suffrages de la gauche et du RN pour marquer leur opposition à la nouvelle réforme lancée par l’exécutif.
A partir du 1er décembre, le gouvernement veut réduire la durée d’indemnisation de 18 à 15 mois et changer les règles pour être indemnisé, en exigeant 8 mois travaillés sur les 20 derniers mois, contre 6 au cours des 24 derniers mois actuellement.
L’exécutif n’a pas besoin d’un texte législatif pour mener sa réforme, vivement combattue par les principaux syndicats: CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC.
En réponse, Liot a lancé une initiative symbolique pour démontrer que le Premier ministre Gabriel Attal ne dispose pas d’une majorité à l’Assemblée nationale sur sa réforme.
La députée (Liot) Martine Froger a souligné le « signal fort » que représente sa proposition de loi.
« Construire une société de travailleurs pauvres et de tâcherons »
A gauche, l’Insoumis Louis Boyard a jugé « abject » de « précariser les chômeurs », quand le socialiste Boris Vallaud accusait le gouvernement de « construire une société de travailleurs pauvres et de tâcherons ».
A l’extrême droite, le RN Emmanuel Taché de la Pagerie a dénoncé la « casse sociale », « érigée en veau d’or ».
Dans la majorité, le macroniste Marc Ferracci a reproché à Liot de vouloir revenir « sur la quasi totalité des réformes de l’assurance chômage », qui « ont contribué à la création de plus de 2 millions d’emplois depuis 2017 », a-t-il affirmé.
Liot veut « maintenir à tout prix le statu quo », a dénoncé à son tour Nicolas Turquois (MoDem), après un « coup politique et médiatique » similaire contre la réforme des retraites en 2023.
Le député Renaissance Didier Martin a aussi ironisé sur ce « nouveau groupe révolutionnaire à l’Assemblée nationale », alors que Liot rassemble d’anciens socialistes, des élus ultramarins et corses ainsi que des personnalités comme Charles de Courson, issu du centre droit.
Le sort du texte en séance le jeudi 13 juin, lors d’une journée réservée aux propositions Liot, dépendra notamment de la position des députés LR et de leur mobilisation dans l’hémicycle. Et son avenir législatif reste quoi qu’il arrive très incertain au Sénat.
Info LM / AFP