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Logement : par choix ou nécessité, ces Français qui vivent au camping à l’année

Écrit par le 18 avril 2024

Selon une étude de la Fondation Abbé Pierre de 2022, environ 100.000 personnes, en France, ont fait le choix, plus ou moins contraint, de vivre à l’année au camping.

C’est un fait : de plus en plus de Français vivent au camping à l’année. Mais les raisons diffèrent, dans une France en proie à une crise structurelle du logement.

Julie, 18 ans, a par exemple été obligée de louer un mobil-home. À Nantes, les loyers ont explosé alors que l’offre est insuffisante.

Depuis la rentrée, l’étudiante en deuxième année de biologie vit dans un camping près de la fac (à l’instar d’une trentaine d’autres étudiants). « Les appartements, à Nantes, c’est terrible. C’est vendu au bout de dix minutes sur internet. Sinon, c’est à l’autre bout de la ville, il faut prendre un abonnement et trois trams par jour », explique-t-elle au micro de RTL.

Julie loue un mobil-home de 16 mètres carrés pour 550 euros par mois, soit autant que son appartement l’an dernier. « Financièrement, c’est toujours la galère. Je travaille le week-end à côté, sinon je ne pourrai pas payer le logement entièrement. »

D’autres n’ont pas ce problème et habitent au camping par plaisir. Au camping de La Grisse (en Vendée), sur 70 mobil-homes, 40 sont occupés par des propriétaires à l’année (souvent des retraités, en couple ou seul).

Bruno est un ex-menuisier de 61 ans, originaire de Menton. En instance de divorce, il a voulu « changer de vie ». « J’avais le choix entre un appartement ou être en vacance toute l’année. » Il y a deux mois, il a acheté un mobil-home de 40 mètres carrés avec salon, cuisine américaine, salle de bain, deux chambres et un bureau. « C’est royal », dit l’homme qui dispose d’une retraite (très) confortable (2.300 euros par mois).

Ici, le camping est situé à trente minutes au sud de La Roche-sur-Yon, quinze minutes de la côte. Un petit coin de paradis à la campagne. Brigitte, 71 ans, vient de Seine-et-Marne. Elle s’est rapprochée de ses petits-enfants et vit seule, depuis trois ans, dans son mobil-home de 40 mètres carrés. Ce qui lui plaît ? Le cadre de vie, la convivialité et la sécurité. « C’est rassurant quand on est toute seule. » Pour l’ancienne fabricante de bijoux chez Cartier, c’est aussi « moins coûteux. Y a beaucoup moins de ménage, c’est beaucoup moins cher qu’un appartement ou une maison ».

En plus de l’achat du mobil-home – 50.000 euros en moyenne – chaque propriétaire loue le terrain au camping – 300 euros par mois avec les charges l’eau et l’électricité. Didier Martineau, agriculteur, est le gérant du camping de La Grisse ouvert sur ses terres au début des années 90.

L’homme constate de plus en plus de demandes pour habiter ici à l’année. « La Vendée attire. On est dans une région plutôt tempérée avec une qualité de vie supérieure. » Et de poursuivre : « On a vu une demande très très forte ces deux trois dernières années avec la reprise post-Covid ». Soulignant une « vraie vie de village, sécurisée évidemment ».

En moyenne, les résidents à l’année restent sept ans au camping avant de retourner en maison ou en appartement.

Info LM / AFP