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La CGT du Grand Port Maritime à Marseille condamnée devant la justice

Écrit par le 3 avril 2023

Lors de l’audience devant le tribunal correctionnel de Marseille, début mars, la procureure avait demandé la relaxe de la CGT du Grand Port Maritime avant que la décision ne soit mise en délibéré. Rendu ce matin, le jugement a, au contraire, condamné le syndicat en tant que personne morale pour “tentative d’escroquerie au jugement”. La CGT écope de 10 000 euros d’amende et devra également verser 1 euro symbolique ainsi que le remboursement des frais de justice à son ennemi intime à l’origine de la plainte, Force Ouvrière… Ces méthodes auraient été employées dans le but d’invalider les résultats d’une élection des représentants du personnel au conseil de surveillance

L’affaire remonte à 2013. Cette année-là, la CGT avait remporté le scrutin dans son bastion historique et hautement stratégique. Mais avec une marge plus étroite que de coutume. Furieux que plusieurs de ses adhérents aient été empêchés de participer au vote faute, par exemple, d’envoi du matériel par correspondance – “une combine de la direction”, dénonçait le syndicat – la CGT décidait de contester l’élection devant les tribunaux.

À l’appui, vingt-trois attestations censées provenir de salariés du GPMM, confirmant les bugs. Malgré cela, le syndicat était débouté devant le tribunal d’instance puis la Cour de cassation. En épluchant les fameuses attestations, FO avait soulevé un lièvre : certaines comportaient des signatures imitées, d’autres des fautes d’orthographe sur les patronymes soi-disant remplis par les auteurs et, même, la signature de l’autorité préfectorale en lieu et place de celui qui était censé signer…

“Nous n’avions que 48 heures pour récupérer ces attestations à la demande de notre avocat. Je ne sais pas comment elles ont été rédigées. Mais toutes les personnes nous ont remis leur carte d’identité. Elles étaient donc d’accord avec notre contestation”, s’est défendu à la barre Pascal Galéoté, le boss de la CGT du Port, en plaidant la “bonne foi”.

À l’issue de la décision du jour, qualifiée “d’épiphénomène”, “dans une période de lutte contre la réforme des retraites”, le même a annoncé devant une cinquantaine de militants réunis devant le tribunal son intention de faire appel.

Info LM / AFP