Une chanteuse populaire et un opposant réfugié en France classés “agents de l’étranger” par la justice russe
Écrit par Admin le 21 janvier 2023
‘étranger” par la justice russe, un nouveau signe de répression sur fond de conflit en Ukraine.
Les noms de Elizaveta Gyrdymova (“Monetotchka” de son nom de scène) et de Vladimir Ossetchkine apparaissent désormais aux côtés de dizaines d’autres sur la liste du ministère de la Justice des personnes considérées comme “agents de l’étranger”, a constaté l’AFP.
Icône de la pop russe, Monetotchka est accusée d’avoir “collecté des fonds pour soutenir un pays hostile — l’Ukraine — et s’être exprimée contre l’opération militaire spéciale”, le nom donné par Moscou à son offensive armée en Ukraine.
Ayant quitté la Russie après le début du conflit, Monetotchka a notamment organisé des levées de fonds à l’étranger en faveur d’ONG aidant les réfugiés ukrainiens.
Vladimir Ossetchkine est lui le fondateur de l’ONG Gulagu.net, spécialisée dans la défense des droits des détenus en Russie.
Il est également accusé de “s’être prononcé contre l’opération militaire spéciale en Ukraine” et d’avoir été membre d’une organisation ukrainienne chargée des prisonniers de guerre.
Vladimir Ossetchkine a reçu l’asile politique en France, où il affirme avoir échappé à une tentative d’assassinat le 12 septembre à son domicile, sur la côte basque.
L’ONG de M. Ossetchkine avait diffusé en 2021 des vidéos de viols dans des prisons russes, ainsi que des témoignages de victimes et, fait rarissime, de tortionnaires, entraînant l’ouverture d’une enquête par les autorités. Elle affirme disposer de plus de 1.000 vidéos montrant des tortures en prison.
L’opposant affirme avoir été informé, début février, d’un projet d’assassinat le visant et avoir été placé depuis sous protection policière.
Le label infamant “d’agent de l’étranger”, qui rappelle celui “d’ennemi du peuple” de l’époque soviétique, est utilisé par les autorités russes pour réprimer les voix critiques.
Cette classification oblige à de pénibles démarches administratives et à s’identifier en tant que tel dans toute publication, y compris sur les réseaux sociaux, sous peine d’amende.
La loi sur les “agents de l’étranger” a été durcie en 2022, ajoutant de nouvelles interdictions.
Info LM / AFP